Awa Dieng a entretenu pendant longtemps une triple vie. Entre son mari resté au village, Ndiaganiao, et ses deux amants, Moustapha Dieng et Malick Kane, qui sont établis à Dakar où elle travaille comme femme de ménage. Tombée enceinte de Dieng, elle a mis un terme à sa grossesse au bout de cinq mois. Avec la complicité de Kane.
Awa Dieng et ce dernier ont été jugés devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, ce mercredi 9 avril. Ils ont été condamnés à huit mois de prison ferme.
Le procureur avait requis deux ans. La défense de la femme mariée avait plaidé une application bienveillante de la loi tandis que les avocats de l’amant ont accusé cette dernière d’avoir cherché à faire de leur client un bouc émissaire.
D’après le récit de L’Observateur, qui a assisté au procès, Moustapha Dieng est entré en premier dans la vie de Awa Dieng. Ils sortiront ensemble pendant trois ans avant que cette dernière soit donnée en mariage. À la barre, la femme a affirmé avoir été mariée de force. Sans doute une façon de justifier la poursuite de sa relation avec Dieng bien qu’elle soit devenue «femme de…».
Malick Kane deviendra plus tard son deuxième amant. Au centre d’un ménage à quatre, Awa Dieng tombe enceinte. Elle désigne Moustapha Dieng comme le père de l’enfant qu’elle porte. Ce dernier acquiesce.
Plus tard Kane, un moment fâché avec sa dulcinée, refait surface. Mis au parfum de la grossesse, des œuvres de son rival, il déclare pouvoir s’en accommoder.
Mais le 22 mars dernier, Malick Kane retrouve Awa Dieng chez elle, un sachet contenant trois comprimés dans les bras et un discours rassurant à la bouche. Objectif : faire avorter sa copine. «Il m’a dit que je ne risquais rien, que ça allait sortir comme mes menstrues», a déclaré la mise en cause à la barre.
Après avoir pris les comprimés, vers trois heures du matin, Awa Dieng souffre d’atroces douleurs au ventre. Alors qu’elle était en route pour l’hôpital, rapporte L’Observateur, le fœtus glisse et se coince entre ses jambes. Prise en charge par les sage-femmes, elle confesse avoir pris des comprimés. Soupçonnant une interruption volontaire de grossesse, ces dernières, en douce, alertent la police.
Awa Dieng sera arrêtée en même temps que Malick Kane. Devant le tribunal, indique le quotidien du Groupe futurs médias, la femme mariée a essayé d’enfoncer son amant. «Il s’est joué de moi, a-t-elle clamé. J’avais refusé, mais il a insisté. L’idée de me débarrasser de l’enfant ne m’a jamais effleuré l’esprit.»
Kane nie. Délimite sa part dans l’affaire, soulignant que sa copine lui avait annoncé une grossesse de deux mois et non cinq : «Je n’ai pas acheté les médicaments. Je l’ai juste accompagné à Keur Serigne Bi. Elle s’est elle-même procuré les comprimés, avec l’argent donné par son autre copain.»
Les deux tourtereaux vont passer huit mois en prison.
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