Tahirou Sarr devait comparaître devant la Chambre d’accusation financière, mardi dernier, au sujet de la saisie de ses biens par la justice dans le cadre de l’instruction relative aux transactions douteuses portant sur 125 milliards de francs CFA, qui lui vaut un mandat de dépôt depuis février dernier. Le rendez-vous a été reporté à mercredi prochain, «le temps pour ses avocats de fourbir leurs armes en vue des plaidoiries», souffle L’Observateur, qui donne l’information dans son édition de ce jeudi 15 mai.
Ces derniers devront cependant, selon le quotidien du Groupe futurs médias, se préparer aussi pour une nouvelle procédure concernant leur client : l’homme d’affaires est en effet au cœur de transactions suspectes portant sur 100,29 milliards de francs CFA.
Les soupçons sont mentionnés dans le référé de la Cour des comptes transmis au ministère de la Justice en vue de poursuites judiciaires et portent sur «l’émission de neuf Certificats nominatifs d’obligations (CNO) [pour ledit montant] au profit de Coris Bank», indique le journal.
«Officiellement, poursuit la même source, ces titres avaient pour objet le paiement de la dette de l’État du Sénégal à l’égard de Sofico [Société financière d’intermédiation et de commerce] de Tahirou Sarr.»
L’Observateur ajoute que l’histoire se décline «en trois opérations distinctes : une première, d’un montant de 20 milliards de francs CFA, effectuée le 8 septembre 2023; une deuxième de 45,10 milliards, réalisée le 28 décembre 2023, et enfin une troisième de 35,19 milliards datée du 8 février 2024».
Le journal rapporte que la Cour des comptes a précisé dans son référé que ces transactions avaient pour objet, respectivement, «le règlement des échéances de crédits joints», celui de «la facture relative au marché de fournitures d’équipements de sécurité et de matériel technique au profit du ministère de l’Environnement» et «la titrisation de diverses créances dues à Coris Bank».
Pour autant, de l’avis des auditeurs, les contours de ces trois transactions restent opaques. Au sujet de la deuxième, L’Observateur s’interroge : «serait-elle liée au contrat d’armement controversé de 45 milliards de francs CFA signé avec le sulfureux Nigérian Aboubakar Hima dit ‘Petit Boubé’ et qui avait provoqué un énorme tollé dans le pays en octobre 2022 ?». Une enquête permettrait peut-être d’y voir clair.
Tahirou Sarr est en prison depuis février dernier. Il est accusé d’escroquerie sur les deniers publics et de blanchiment de capitaux portant sur 91 milliards de francs CFA. Détenu dans un premier temps à Rebeuss, l’homme d’affaires a été transféré à la prison de Cap Manuel.
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