Spécialiste en conformité, Mohamed Niang voit dans les changements annoncés à l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) une occasion décisive de renforcer la lutte contre la corruption.
Pour l’invité de l’émission matinale, « Salam Sénégal », de Radio-Sénégal, l’institution, souvent associée à des affaires politiques, doit élargir son champ d’action et intensifier ses efforts de prévention dans tous les secteurs.
Parmi les réformes jugées majeures, il cite l’appel à candidatures pour la nomination des membres de l’OFNAC. « C’est une grosse réforme. Quand il s’agit de corruption, il faut une entité inclusive, représentative et crédible », insiste-t-il.
Pour lui, cette ouverture est le signe d’une volonté politique d’actualiser et de dynamiser les institutions ayant plusieurs années d’existence.
Le passionné de la gouvernance publique estime toutefois que la réussite de ces réformes passe par un changement en profondeur. C’est-à-dire la modernisation du fonctionnement, l’élargissement de la portée, la digitalisation des procédures, le contrôle renforcé et les recommandations adaptées à la réalité sociale.
« La gouvernance est la clé. Ce sont les dirigeants qui doivent donner de la force à l’OFNAC par leur propre conduite », rappelle M. Niang.
Évoquant la répression, il plaide pour des peines à la hauteur des préjudices, appliquées sans complaisance, afin de donner l’exemple au plus haut sommet de l’État.
« Réformer l’OFNAC, c’est aussi lui donner les moyens d’agir avec efficacité et indépendance », conclut-il.