Face aux doutes et critiques relayés dans certains cercles médiatiques, les cadres du Mouvement national des cadres patriotes (MNCP) ont tenu à réaffirmer un principe clé du Plan de redressement économique et social (PRES) : la souveraineté dans le financement du développement. Selon les camarades de Amadou Ba Bobo, vice-coordinateur du MNCP,, le plan, tel que présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, repose sur une vision lucide de l’État stratège, capable de mobiliser des ressources importantes sans recourir aux recettes classiques d’austérité ou à l’endettement excessif.
Un État stratège pour un financement souverain
Ainsi, le MNCP affirme que l’État du Sénégal peut mobiliser 5 667 milliards de francs CFA sur trois ans, sans augmenter les impôts, ni contracter de nouveaux prêts toxiques, et surtout sans brader les ressources naturelles.
« L’État peut générer cette somme sans austérité, simplement par une meilleure gestion, une rationalisation des dépenses et des réformes structurelles », a insisté Amadou Ba Bobo.
Pour y parvenir, plusieurs leviers sont identifiés et activés :
Des réformes majeures sont en cours, notamment sur le Code des investissements, le Code général des impôts et les règles de la commande publique, afin de rendre le cadre fiscal plus juste et plus efficace.
La rationalisation des agences et structures parapubliques permettra d’éliminer les doublons administratifs et de recentrer les moyens publics sur les priorités nationales.
La création d’une centrale d’achats constitue également un axe fort. En centralisant les acquisitions de l’administration, l’État espère réaliser d’importantes économies d’échelle.
« Rien qu’avec la centralisation des achats publics, on peut économiser plusieurs centaines de milliards », ont affirmé les cadres du MNCP.
À cela s’ajoutent des mécanismes de financement alternatifs, comme la mobilisation de l’épargne nationale et le recours à la finance islamique, notamment à travers les soukouk, ces obligations conformes à la charia qui permettent d’attirer de nouveaux investisseurs sans charges d’intérêts usuraires. Le MNCP met aussi en avant le recyclage d’actifs publics et la valorisation des participations étatiques dans certaines entreprises, présentées comme des sources de financement innovantes et maîtrisées.
Une réponse structurelle aux déséquilibres économiques hérités
Mais au-delà des mécanismes de financement, les cadres patriotes ont tenu à rappeler le contexte économique difficile dans lequel ce plan a été conçu. Le MNCP a dressé un tableau sans concession de la gestion antérieure, qu’il juge marquée par des dérives budgétaires, une dette mal maîtrisée et une transparence largement absente.
S’appuyant sur les chiffres de la Cour des comptes, ils rappellent que le Sénégal affichait, à l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, un déficit budgétaire de 14 %, un taux d’endettement de 119 % du PIB et une dette cachée qui n’avait jamais été révélée au grand public.
« Il fallait stopper l’hémorragie. Le pays était au bord du gouffre, financièrement étouffé par des engagements opaques et un laxisme budgétaire intenable », ont lancé les cadres de Pastef.
Dans cette perspective, la mise en œuvre rigoureuse du code de transparence budgétaire, longtemps négligée, est présentée comme un des actes fondateurs du nouveau pouvoir. Adopté mais peu appliqué depuis 2012, ce code impose un audit complet des finances publiques à chaque nouveau mandat présidentiel. C’est dans ce cadre que le gouvernement a commandé un diagnostic sans filtre, validé par la Cour des comptes en février 2025, et sur lequel s’appuie aujourd’hui toute la stratégie de redressement.
« Pour redresser, il fallait d’abord connaître l’étendue des dégâts. Ce que nous avons découvert est édifiant, mais nous avons choisi d’en faire un levier de rupture », ont-ils ajouté.