Ces derniers jours, des informations faisant étant d’une pénurie de sucre sur le marché sénégalais installe l’inquiétude chez les consommateurs. Dans un communiqué rendu public lundi, le ministre du Commerce, Serigne Gueye Diop, a démenti ces allégations, assurant qu’« il n’y a pas de rupture de stocks ». Il a annoncé la « disponibilité de plus de 35 000 tonnes, suffisante pour approvisionner le marché jusqu’en fin juillet ». Ce mardi matin, un tour à Nairi Tally et au marché Nguélaw révèle une tout autre réalité : entre rayons vides, prix en hausse et grossistes en accusation.
Il est 9h dans les allées de Niari Tally. Sory Ba, un boutiquier guinéen longtemps implanté à Dakar, se dit hors de la boucle : « Je ne suis pas au courant ni du manque, ni de la hausse du sucre. J’ai encore trois sacs à vider ».
Cependant, il a souligné que depuis un mois, il n’a pas rechargé la boutique. « Mon dernier achat remonte à un mois. La dernière fois que j’ai acheté du sucre, le sac coutait 28.650 FCFA et je vends le Kilogramme à 600fcfa jusqu’à aujourd’hui », a expliqué M. Ba. Non sans souligner avoir appris une hausse du prix du produit.
Au marché Nguélaw de Niari Tally, l’ambiance est électrique. Devant des étals anormalement vides, clients et commerçants s’interrogent : où est passé le sucre ? La question fait rage depuis que des rumeurs de pénurie circulent, malgré le démenti ferme du ministre Serigne Gueye Diop.
Sur place, un gérant d’un magasin du nom de Gueye confirme la hausse du prix de sucre : « J’ai constaté que le prix du sucre connaît une légère hausse, j’ai acheté du sucre avant-hier et le sac m’a couté 29.500fcfa ».
A quelques mètres de son magasin, sur la même allée, un grossiste pointe une spéculation habituelle : « C’est toujours comme ça. Quand il y a manque ou rupture de stock, les grossistes en profite pour augmenter les prix ». Pour preuve, a-t-il informé, « actuellement le sac est vendu à 30.000 FCFA et 650 voir 700 F Cfa le kilo ».
Réagissant à la sortie du ministre qui a indiqué qu’il n’y a pas de rupture de stock, notre interlocuteur dit avoir entendu la réaction de la tutelle, cependant, il persiste et signe : « en tout cas moi, actuellement, je n’ai pas de stock dans mon magasin et pour les prix tu peux faire le tour chez d’autres grossistes tu verra que je ne suis pas le seul ».
Vers la sortie du marché, un jeune boutiquier de nationalité guinéenne, habillé en maillot de l’équipe nationale du Sénégal, abonde dans le même sens :« Actuellement je n’ai pas de stock de sucre. Mais j’ai également appris qu’il y a une hausse du prix ».
Il est à noter que si l’Etat garantit des réserves suffisantes, les dysfonctionnements dans la chaine e distribution créent des tensions localisées.