Les autorités espagnoles ont confirmé la mise en détention provisoire de 19 présumés chefs de bord , accusés d’atrocités d’une rare violence. Ils sont notamment accusés d’aide à l’immigration irrégulière, d’homicide, de blessures et de torture. La gravité des chefs d’inculpations et le nombre élevé de victimes font de ce cas l’un des plus extrêmes enregistrés sur les routes migratoires vers les îles Canaries.
L’enquête s’inscrit dans le cadre de l’Opération Triton, spécialisée dans la lutte contre les réseaux d’immigration irrégulière et développée par l’UCRIF. Selon le site Grancanariatv.com, les témoignages recueillis par les enquêteurs, renseignent que la pirogue a d’abord quitté le Sénégal avec environ 300 personnes à bord. Au cours des onze jours de navigation, les patrons de l’embarcation présumés ont soumis les passagers à un régime de terreur qui comprenait des agressions systématiques, des passages à tabac et des mauvais traitements de toutes sortes.
Des témoins racontent des épisodes particulièrement glaçants : plusieurs migrants ont été jetés vivants à la mer, tandis que les présumés tortionnaires ont délibérément refusé d’aider ceux qui sont tombés accidentellement à l’eau. L’enquête, menée par la Brigade provinciale des étrangers et des frontières de Las Palmas et des membres du Commissariat général aux étrangers et aux frontières, estime qu’au moins 50 personnes ont disparu pendant la traversée.
Les motifs de ces crimes sont particulièrement troublants. Selon les déclarations des survivants, de nombreux décès étaient liés à des superstitions qui ont conduit certains membres de l’équipage à être qualifiés de « sorcières » lors d’incidents survenus pendant le voyage, tels que des pannes de moteur, des pénuries de nourriture ou du mauvais temps. D’autres homicides ont eu lieu en représailles contre des migrants qui avaient protesté ou manifesté leur mécontentement face aux conditions épouvantables du voyage, transformant toute plainte en condamnation à mort, rapporte nos confrères de Grancanariatv.com.