À l’issue de la rencontre de sa conférence des leaders, tenue mercredi 10 décembre 2025 au siège de Taxawu Sénégal, le Front pour la Démocratie et la République (FDR) a rendu publique une déclaration dans laquelle il dresse un tableau très sombre de la situation nationale. Le parti annonce également une intensification de son plan d’actions dès la semaine prochaine.
Selon le communiqué, le FDR prévoit un déploiement national dans toutes les régions afin « d’organiser la mobilisation populaire pour mettre un terme aux choix destructeurs par lesquels le régime du PASTEF est en train de faire reculer le Sénégal sur pratiquement tous les plans ».
Le frond estime qu’aucune autre option n’est envisageable pour contenir ce qu’il considère comme une crise institutionnelle majeure : « Il devient impératif que cette mobilisation s’organise et s’intensifie sans délai, précisément parce qu’aucune autre alternative n’existe pour empêcher que la crise au sommet de l’État ne dégénère ».
Une confrontation au sommet de l’exécutif
Le FDR dénonce ce qu’il décrit comme une “confrontation stérile” entre « deux camps, retranchés à la Présidence et à la Primature », une situation qui, selon lui, menace la stabilité des institutions.
Le parti parle même d’une “tragi-comédie” qui illustrerait « l’échec précoce d’un régime populiste dépourvu d’ambition et de perspectives claires ».
Des difficultés économiques aggravées
Sur le plan économique, la déclaration évoque une “chute vertigineuse” de l’économie nationale. Le FDR accuse l’État d’être « incapable de s’acquitter de ses obligations les plus fondamentales », citant notamment le retard dans le paiement des bourses étudiantes et des factures dues aux entreprises de BTP.
Dans le même registre, la formation politique dénonce « l’affichage ostentatoire des richesses » de certains dignitaires, mentionnant des « voyages en jet privé » et des « véhicules de luxe ». Le FDR évoque également le cas d’un ministre ayant reconnu avoir détourné des fonds sociaux au profit de membres de son parti, un acte resté selon eux « dans une impunité totale ».
Arachide, souveraineté alimentaire et émigration clandestine
Le communiqué s’attarde aussi sur les difficultés de la campagne arachidière, paralysée selon le FDR par l’incapacité de l’État à payer ses dettes envers les opérateurs privés stockeurs. Cette situation pousserait les producteurs à « un bradage des récoltes ».
Sur le plan de la sécurité alimentaire, le parti note une forte hausse des importations de céréales : « 2.741.400 tonnes en 2024 et 2.323.625 tonnes dès septembre 2025 », des chiffres en nette hausse par rapport à 2023.
Dans le même temps, le FDR affirme que des centaines de jeunes continuent de prendre la mer « dans l’émigration périlleuse par pirogues ».
Grèves, tension sociale et prix de l’énergie
Le parti rappelle que les étudiants universitaires sont en grève depuis plusieurs semaines, confrontés à la fois au non-paiement de leurs bourses, à la répression policière et aux « rodomontades du Premier ministre ». Il prévient également de l’imminence d’autres mouvements sociaux dans l’éducation, la santé ou l’administration.
Concernant les prix de l’énergie, le FDR juge dérisoire la baisse récemment annoncée, estimant qu’il s’agit d’une mesure « superficielle et propagandiste ». Il s’interroge notamment sur les prix élevés du carburant, alors que « le prix du baril est tombé dans la fourchette de 60 à 65 dollars depuis 2024 ». Le parti compare également le prix du super au Sénégal (920 F) à celui de la Côte d’Ivoire (820 F).
Un appel à une synergie nationale
Face à ce tableau, le FDR juge la situation “délétère” et appelle à une action collective urgente : « Il est impératif d’agir sans tarder pour préserver le Sénégal de cette catastrophe que tous voient venir ».
Le parti invite ainsi « tous les partis d’opposition et toutes les forces vives de la Nation » à s’unir pour « en finir au plus tôt avec ce régime malfaisant du PASTEF ».

