La livraison de lundi de la presse quotidienne traitent principalement des violences policières présumées et des critiques du Premier ministre à l’endroit de la justice.
La tension est vive à Cambérène, une commune d’arrondissement de Dakar, où deux jeunes hommes ont été retrouvés morts il y a quelques jours dans cette localité, ce qui a provoqué de violentes manifestations.
Les corps des deux jeunes hommes ont été retrouvés sur la plage. Dans un communiqué publié le 1er juillet la police assure qu’ils se seraient jetés dans la mer pour échapper à un contrôle de police dans la nuit du 21 au 22 juin.
Le premier ministre s’est rendu à Cambérène ce week-end “pour présenter les condoléances de la Républiques” aux familles de ces victimes de violences policières présumées, rapporte Sud Quotidien et plusieurs autres titres. Sur place, Ousmane Sonko, a réaffirmé “les diligences prises par l’Etat pour faire la lumière sur” cette question, note Sud Quotidien.
“Revenant sur les méthodes d’intervention des forces de l’ordre, il a également fait part de la nécessité de ‘réformer l’administration civile et militaire’, mais ‘dans la sérénité’”, écrit le même journal, selon lequel sur la question des violences policières présumées, l’Etat est “en quête de panacée”.
Le Soleil signale qu’une enquête indépendante a démarré depuis que cette affaire a éclaté. Une assistance devrait être également apportée aux familles du défunt, selon le journal.
Il rapporte qu’une délégation du gouvernement s’est également rendu à Rosso, pour présenter ses condoléances à la famille de Vieux Talla Keïta, une autre victime de violences policières présumée.
‘’au-delà de la compassion, [le chef du gouvernement sénégalais] a promis une réforme de l’administration de façon générale et annoncé un nouveau programme qui permet de revoir et repenser la formation des forces de défense et de sécurité’’, note Le Soleil.
Le Premier ministre ‘’signe la fin des interdictions tous azimuts’’, indique Vox Populi, en citant des déclarations de Ousmane Sonko : ‘’Nous ne sommes pas un régime qui va utiliser la force légale pour s’en prendre à son peuple ou utiliser les forces de l’ordre pour régler des comptes qui ne cadrent pas avec l’intérêt public’’.
C’est dans ce contexte que plusieurs quotidiens reviennent sur des spéculations faisant d’une rencontre entre le Premier ministre et l’Union des magistrats du Sénégal (UMS). ‘’Même si ce n’est pas encore officielle, une rencontre entre le PM et l’UMS serait en gestation’’, écrit à ce sujet le quotidien Tribune.
Le Quotidien affirme cependant que les magistrats ‘’refusent de rencontrer le PM’’. ‘’un de ses conseillers a voulu, avec l’accord de son chef, rabibocher le chef du gouvernement et le syndicat des magistrats. Une partie de ces derniers estime qu’une rencontre dans un contexte où le leader de Pastef n’a pas fait amende honorable, était inopportune’’.
Le journal fait allusion à des propos tenus par Premier ministre, le 1er juillet dernier, selon lesquels la justice est ‘’l’un des plus gros problèmes du Sénégal’’.
‘’le leader de Pastef est allé jusqu’à affirmer que tous les moyens de la justice avaient été mobilisés pour l’empêcher d’être candidat à la dernière présidentielle, ce qui a eu d’énormes conséquences’’, rappelle Le Quotidien.
‘’les magistrats disent niet’’ à une rencontre avec le Premier ministre, renchérit le quotidien L’As. La Primature dément avoir sollicité une audience avec l’UMS, les magistrats exhibent le message du conseiller en communication du PM, lit-on à la une de cette publication.
Selon L’As, les magistrats, dans leur ‘’quasi-totalité’’, ont ‘’rejeté avec véhémence’’ la, possibilité d’une telle audience, ‘’malgré le souhait de la hiérarchie judiciaire consistant à se plaindre auprès du président de la République’’.
‘’entre Ousmane Sonko et l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), c’est la guerre larvée. En cause, la dernière sortie du Premier ministre traitant certains magistrats de ‘corrompus’. Des propos qui ont eu l’effet [d’une secousse] tellurique dans les chaumières de l’Union des magistrats du Sénégal qui exige des excuses publiques’’, commente le journal.
L’Observateur, résumant ce débat, affiche à sa une : ‘’L’Etat à l’épreuve de ses garants’’. ‘’la justice et la police, longtemps perçues comme des bastions de l’Etat, se retrouvent au cœur d’un feu croisé inédit’’, avance le journal.
‘’Sous les critiques venues d’en haut, ajoute L’Observateur, les remparts vacillent, ou presque, ébranlés par une défiance grandissante, aux conséquences lourdes pour la République’’.
Le quotidien Enquête, sur un tout autre sujet, fait savoir que ‘’plusieurs manquements’’ ont été relevés dans l’attribution de fréquences 5G à Free et à Expresso, justifiant le retrait de la licence de ces deux opérateurs. ‘’L’Etat parle de violations du Code des télécommunications électroniques et de distorsions de concurrence’’, indique le journal.