Présent au Forum économique mondial d’été qui se tient à Tianjin, en Chine, du 24 au 26 juin 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris part à un panel consacré à la transformation économique nationale et à l’intégration régionale du continent africain. Ce panel stratégique était modéré par Peter Brabeck, président du Conseil d’administration du Forum.
Interpellé sur la question des infrastructures, Ousmane Sonko a tenu à rappeler l’ampleur des ambitions portées par l’État du Sénégal. « Oui, si nous parlons d’infrastructures, bien sûr, nous avons investi massivement, notamment dans le projet Senetan Alton », a-t-il souligné. Mais pour le Premier ministre, le plus dur reste à faire : « Nous considérons qu’il y a encore énormément à réaliser. »
Dans le cadre de la vision Sénégal 2050, le gouvernement mise sur un programme d’investissement ambitieux visant à améliorer l’accès aux principaux sites de production. Cela passe par des infrastructures routières, portuaires et ferroviaires. « Nous développons nos routes et nos ports, et nous construisons deux nouveaux ports, en plus de celui de Dakar. L’un d’eux sera un port en eau profonde dans le sud du pays, destiné à renforcer nos relations économiques avec des pays voisins comme la Sierra Leone », a précisé Sonko.
Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité d’une gestion concertée des ressources naturelles dans la sous-région. « Nous avons découvert du gaz et disposons d’importantes réserves de fer. Il est impératif de mutualiser nos efforts pour transformer ces matières premières localement », a-t-il plaidé. Sonko prône ainsi la création de corridors transfrontaliers, capables de soutenir l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest.
Les infrastructures aéroportuaires ne sont pas en reste. « Nous avons lancé un programme de renforcement des aéroports régionaux, mais nous voulons aller plus loin, en développant le transport aérien intérieur, tout en adoptant une approche régionale », a-t-il expliqué. À ses yeux, le Sénégal a toute la légitimité pour devenir un hub du transport en Afrique de l’Ouest.
En dernière instance, Ousmane Sonko a insisté sur l’importance des infrastructures numériques, secteur dans lequel le Sénégal se distingue. « Nous avons une entreprise nationale de télécommunications déjà présente dans plusieurs pays, notamment en Sierra Leone, au Mali et en Guinée », a-t-il rappelé, tout en admettant : « Oui, nous avons de l’avance sur certains pays de la région, mais nous restons en retard face aux économies les plus développées. Nous devons rattraper ce retard, car le temps presse. »