Le think tank Afrikajom Center a publié, samedi dernier, le rapport «Sunu Gis-Gis», «Le Président Diomaye Faye, de l’opposition radicale à l’exercice du pouvoir d’État, An 1». La cérémonie de présentation du document de 160 pages était initialement prévue dans les locaux du Bureau régional du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, mais elle s’est finalement tenue au siège de la fondation Friedrich Ebert.
Et pour cause. L’organe onusien ne voulait pas se brouiller avec Dakar en abritant l’événement d’une entité de la société civile après que le Premier ministre, Ousmane Sonko, a chargé celle-ci, traitant ses membres de fumiers.
«La rencontre n’était pas prévue ici, a précisé le président d’Afrikajom Center, Alioune Tine, repris par L’Observateur. Mais à la suite d’une charge, particulièrement féroce, contre la société civile et les militants des droits de l’homme, j’ai reçu un appel hier (vendredi) me disant : ‘Alioune, le climat est tel que nous voulons éviter les risques d’un incident diplomatique’. Et donc, hier nous avons cherché un autre lieu et nous remercions la fondation Friedrich Ebert qui a accepté de nous recevoir dans ses locaux.»
Alioune Tine croit savoir que «cet épisode logistique […] cache en réalité un choix : celui de refuser la confrontation après les propos particulièrement virulents du Premier ministre, Ousmane Sonko, à l’endroit de la société civile sénégalaise».
Le rapport «Sunu Gis-Gis» consacré à la première année de la présidence de Diomaye faye est le «fruit d’un travail collectif, mobilisant experts de divers horizons (économie, diplomatie, santé, presse, droits humains), dans une démarche rigoureuse et pluraliste». Le fondateur d’Afrikajom l’assimile, selon L’Observateur, «de lecture citoyenne», qui permet de «saisir les dynamiques de notre société et le fonctionnement de nos institutions dans un contexte global complexe».