Ce qui ressemble à un vaste réseau de trafic de faux documents administratifs a subi un sérieux coup, porté par les éléments du commissariat de l’Unité 15 des Parcelles Assainies. Le cerveau présumé de l’organisation est sous les verrous. Il se nomme Ibrahima F. Cet ancien militaire a été placé en garde à vue pour escroquerie, faux et usage de faux en écriture publique.
Le mis en cause est tombé vendredi dernier. Il a été aperçu par une de ses victimes, Amadou Barry, déambulant près du rond-point de l’Unité 26 des Parcelles Assainies. Deux ans plus tôt, rembobine L’Observateur, qui évoque cette histoire dans son édition de ce lundi, il avait versé 35 000 francs CFA à Ibrahima F. contre la promesse de se voir délivrer un extrait de naissance sénégalais. Après avoir encaissé l’argent, ce dernier disparaît dans la nature sans honorer son engagement.
Dès qu’il le retrouve deux ans plus tard, Barry lance discrètement l’alerte. Les policiers se déploient, arrêtent le suspect et le conduisent au poste. Ils découvrent qu’ils avaient affaire à un ancien militaire, domicilié à Petit Mbao.
La fouille de son sac permet aux enquêteurs de tomber sur un véritable «centre d’état civil ambulant» : «162 extraits de naissance, dont la majorité portent des noms à connotation étrangère, 32 copies d’identité, 8 certificats de nationalité, 10 certificats de résidence, 2 passeports, 11 cartes d’identité et 9 récépissés», liste L’Observateur.
Ibrahima F. est vite passé aux aveux. En plus d’avoir admis sa reconversion dans la confection de faux documents, il lève le voile sur son mode opératoire : «il cible principalement une clientèle venue de la sous-région, à qui il propose l’obtention frauduleuse de documents administratifs sénégalais. Il précise également que son principal complice opère depuis l’étranger», relaie le quotidien d’information.
Une perquisition à son domicile, à Sicap Mbao donc, permet, selon le journal, de saisir une dizaine d’autres extraits de naissance. «Rapidement, complète la même source, plusieurs victimes du réseau, alertées par l’arrestation de [Ibrahima F.], convergent vers le commissariat pour déposer plainte ou se constituer partie civile.»