La Division Spéciale de Lutte contre la Cybercriminalité (DSC) a démantelé un important réseau de vente illégale de produits pharmaceutiques en ligne, à l’issue d’une enquête ayant conduit à l’interpellation de deux individus de nationalité étrangère à Ouakam.
Selon un communiqué officiel, les suspects sont poursuivis pour « trafic illicite de produits médicaux, exercice illégal de la pharmacie et mise en danger de la santé d’autrui ».
L’affaire débute par la détection de promotions répétées d’un produit suspect, baptisé « EnnecoPro », sur des plateformes de messagerie et des réseaux sociaux. Ces publicités, souvent couplées à des contenus pour adultes, offraient un numéro de contact pour commander et organiser la livraison, en dehors de tout circuit réglementé.
« Ces produits étaient largement diffusés via des canaux de messagerie instantanée et accompagnés de contenus inappropriés », indique la DSC.
Alertées par ces activités, les autorités ont déclenché une enquête confiée aux équipes opérationnelles de la DSC. Les investigations ont permis d’identifier les auteurs présumés, localisés à Ouakam.
« Deux individus ont été interpellés et conduits au siège de la DSC », précise le communiqué.
Lors de leur audition, les suspects ont reconnu les faits. L’un d’eux a admis vendre des produits pharmaceutiques et des compléments alimentaires en ligne, désignant son complice comme la fournisseuse principale.
Des échantillons des produits saisis ont été confiés à l’Agence Sénégalaise de Réglementation Pharmaceutique (ARP). L’analyse a révélé que ces produits ne disposent d’aucune autorisation de mise sur le marché au Sénégal et présentent « des risques graves pour la santé publique ».
Les perquisitions menées à leurs domiciles et lieux de travail ont permis la saisie d’un important stock de matériel : 10 ordinateurs (Dell, IIYAMA), 10 téléphones portables (Samsung, Tecno), 1 dispositif de vidéosurveillance, 1 appareil SIM Box, 10 chaises (utilisées pour les livraisons et la réception de clients) et une somme de 15,5 millions FCFA, dont une partie aurait été utilisée pour tenter de corrompre les enquêteurs.
Cette opération met en lumière l’existence de circuits parallèles de vente de médicaments, échappant aux contrôles sanitaires et représentant un danger réel pour la population.
« Cette affaire souligne la nécessité de renforcer la régulation de la vente de produits pharmaceutiques en ligne », avertit la DSC.

