Le tribunal correctionnel de Dakar a lavé, ce jeudi 28 août, le professeur Daouda Ndiaye de tout soupçon. Poursuivi pour abus de confiance portant sur un montant de 65 millions F CFA au préjudice de la société suisse Naturasana AG, le parasitologue, par ailleurs directeur général du Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire (CIGASS) sis à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), a été renvoyé des fins de la poursuite.
«Je suis présentement aux États-Unis. Je viens d’avoir mon avocat, Me Abou Alassane Diallo. Rendons grâce à Dieu qui nous a permis de gagner mon procès contre la société Suisse Naturasana qui m’accusait d’abus de confiance sur un projet de recherche. Nous avons grandement gagné le procès », a réagi l’ancien candidat à la Présidentielle de 2024. Avant de préciser : « J’ai été renvoyé des fins de poursuite, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune once de culpabilité. Pour le tribunal, je n’ai fait aucun délit et aucune infraction ne m’est reprochée. Merci infiniment à la justice sénégalaise de m’avoir permis de laver mon honneur. »
Revenant sur l’accusation, le Pr. Ndiaye avait déclaré dans les colonnes de « l’Observateur » qu’il s’agit «d’un groupe d’individus malintentionnés qui ont tenté d’exploiter ma notoriété et ma crédibilité scientifique pour valider frauduleusement une étude clinique ».
À l’en croire, ils ont commis un faux en médecine légale. « Concrètement, ils m’avaient approché avec une proposition de financement pour réaliser un essai clinique de phase 3 au Sénégal. Toutefois, la réglementation sénégalaise exige que ce type d’étude soit d’abord mené dans un autre pays avant d’être autorisé localement. Ils m’ont donc fourni des documents censés prouver que la phase 2 avait été réalisée au Cameroun. Sur cette base, j’ai soumis le protocole au comité d’éthique sénégalais. Mais après vérification approfondie, y compris au niveau de l’OMS, il s’est avéré que ces documents étaient faux », dit-il.
Et de poursuivre : «Le comité d’éthique a alerté dès la découverte de la supercherie. Ils avaient même publié une fausse étude en ligne avant que les instances ne réagissent. Ce qu’ils cherchaient, c’était obtenir une validation officielle pour la phase 3 au Sénégal en utilisant de faux documents. Lorsqu’ils ont été confrontés à la vérité, ils ont reconnu leur faute et ont déclaré vouloir arrêter la procédure. J’ai immédiatement saisi le procureur pour déposer plainte, afin qu’ils soient poursuivis, s’ils remettent les pieds au Sénégal. »
Le parasitologue de renseigner : «Ces fonds qu’ils m’avaient remis ont été utilisés conformément aux règles : ils ont servi à mobiliser une équipe et à mener les travaux préparatoires sur le terrain. Aujourd’hui, ils réclament un remboursement, alors que l’argent a déjà été investi dans des démarches scientifiques légitimes. J’ai respecté toutes les procédures. Ils n’ont pas réussi à nous tromper. C’est ma crédibilité qu’ils ont voulu utiliser, mais cela n’a pas marché.»