En offrant la Coupe du monde 2030 au trio Espagne-Portugal-Maroc, avec un détour en Amérique du Sud, et la suivante à l’Arabie saoudite, la FIFA se met un maximum de pays dans la poche et fait rentrer de l’argent dans ses caisses.
Comme le suspense était nul, la FIFA n’a même pas organisé un congrès en présentiel pour accueillir, avec le faste habituel, ses 211 membres. Elle s’est contentée d’une réunion virtuelle, vite expédiée, pour valider ce mercredi des choix faits bien en amont : la désignation de l’association entre l’Espagne, le Portugal et le Maroc pour l’édition 2030 de la Coupe du monde, et celle de l’Arabie saoudite pour la suivante, en 2034.
En fait, tout s’est joué le 4 octobre 2023. Ce jour-là, le Conseil de la FIFA a validé les tractations menées en coulisses par Gianni Infantino, son patron, afin d’offrir la Coupe du monde 2030 à la candidature conjointe de l’Espagne et du Portugal, rejointe par le Maroc un an plus tôt. Un ticket forcément gagnant. Avec les 55 voix européennes et les 54 votes africains, l’affaire était en effet réglée d’avance. Et la Fédération marocaine, candidate malheureuse à plusieurs reprises, dont la dernière fois (pour 2026) contre les États-Unis, le Canada et le Mexique, enfin récompensée. Tout comme son président, Fouzi Lekjaa, un proche d’Infantino, qui n’avait pas ménagé sa peine pour appuyer le projet controversé et finalement abandonné de Coupe du monde tous les deux ans du patron de la Fédération internationale. Dans la foulée, la FIFA sortait de son chapeau trois matches de groupes (en Uruguay, au Paraguay et en Argentine) pour obtenir le retrait de la candidature rivale issue d’Amérique du Sud.