Entre démonstrations martiales et débats statutaires, le week-end dernier a marqué un tournant pour le Vovinam Viet Vo Dao sénégalais. Deux jours riches en événements : un passage national de grades samedi à l’IN-SEPS, suivi dimanche par une Assemblée générale extraordinaire au stadium Amadou Barry de Guédiawaye. Objectif : structurer la future Fédération sénégalaise de Vovinam Viet Vo Dao et disciplines associées, informe Record.
À la manœuvre, le Comité national de gestion (CNG), dirigé par Maître Abdoulaye Sène, avec à sa tête technique Me Alioune Badara Badiane, ceinture noire 5e dan et Directeur technique national. Pilier du développement de la discipline depuis plusieurs années, Me Badiane continue d’œuvrer pour une meilleure structuration du Vovinam dans le pays.
Des grades au service de la progression
Samedi, une importante session de passage de grades s’est tenue dans la capitale. Des ceintures bleues (1er et 2e CAP) aux ceintures noires (1er, 2e et 3e dan), plusieurs dizaines de voshins ont franchi un cap, sous la supervision de Me Badiane.
« C’est une étape incontournable de notre programme d’activités lancé depuis octobre 2024 », a-t-il expliqué. Une initiative qui s’inscrit dans une volonté de massification à l’échelle nationale. « Nous avons récemment tenu des séances à Kaolack, Kaffrine et Gandiaye. Ces tournées permettent un suivi technique rapproché et une harmonisation du niveau des pratiquants sur l’ensemble du territoire. »
Une discipline qui rayonne depuis 40 ans
Introduit au Sénégal en 1985 par Maître Abdoulaye Sène (7e dan), le Vovinam a parcouru un long chemin. D’abord rattaché à la Fédération de Karaté, il devient en 2001 Comité national de promotion, puis accède au statut de CNG en 2022. Le mandat a été prorogé jusqu’à cette année, avec à la clé une structuration plus poussée.
Aujourd’hui, le pays peut se targuer d’un réseau étoffé : plus de 20 maîtres formés localement, deux Championnats d’Afrique organisés (Thiès 2005, Dakar 2009), et une médaille d’argent récemment décrochée lors de l’édition 2024 au Mali. Le Sénégal n’a pas à rougir de son palmarès continental et mondial.
« Nous avons organisé des tournois inter-ligues, un Open féminin, un tournoi international, et accueilli des délégations venues d’Europe, d’Asie et d’Afrique pour célébrer les 40 ans de la discipline au Sénégal. Une preuve de notre vitalité et de la reconnaissance de notre école », souligne Me Badiane.
Vers une fédération nationale ?
Pour les dirigeants, l’heure est venue de franchir un nouveau cap institutionnel : la reconnaissance en tant que Fédération nationale. « Nous sommes présents dans toutes les régions, avec un calendrier dense et des résultats probants. Beaucoup de disciplines fédérées n’ont pas cette légitimité. Il est temps que le CNG devienne une Fédération », plaide Me Badiane.
En attendant, les Championnats nationaux se préparent pour clôturer l’année sportive. La politique de formation et d’extension territoriale reste en vigueur, avec pour objectif de faire grandir encore la famille du Vovinam Viet Vo Dao sénégalais.